Ce jeudi 24 février 2022 est une date historique qui marque un progrès si attendu en faveur des arbitres. L’Assemblée Nationale a adopté en lecture définitive la loi visant à démocratiser le sport, à améliorer la gouvernance des fédérations sportives et à sécuriser les conditions d’exercice du sport professionnel. Nous vous expliquons ce qui va changer pour les officiels.
La loi va permettre aux arbitres de haut niveau figurant sur la liste des juges et arbitres de HN, publiée chaque année par le Ministère des Sports, d’avoir accès à certains avantages. Forcément, celle-ci va être liée à des droits, mais également à des devoirs pour les arbitres de haut niveau. Ils vont bénéficier d’un statut semblable à celui des sportifs de haut niveau, l’obtention de droit adapté à l’exigence de leur fonction. Ainsi, ils auront accès à différentes ressources pour évoluer plus sereinement comme :
- aides à la formation
- aides à la reconversion professionnelle
- disponibilité et aménagement des emplois du temps
- accès facilité à des concours liés à leur domaine d’activité
(liste non-exhaustive)
L’Assemblée nationale a sifflé le coup d’envoi d’une nouvelle ère
La décision pour faire évoluer le statut des arbitres de haut niveau est le fruit d’un long travail mené par de nombreuses personnes porteur du projet. C’est une grande fierté pour les arbitres de haut niveau d’avoir accès à des avantages dans le but d’être encore plus performant en ayant des facilités pour pouvoir répondre aux exigences sportives.
Les arbitres de haut niveau pourront dans un avenir proche se centrer sur leur performance et avoir l’esprit plus libre, pour leurs formations, stages et entraînements.
L’AFCAM au coeur du projet
L’Association Française du Corps Arbitral Multisports a porté ce projet vers les plus hautes instances nationales avec courage et détermination. Cette réussite historique pour les arbitres est un travail réalisé avec passion par l’AFCAM. On remercie son président, Patrick Vajda, pour ses engagements et on lui adresse nos félicitations avec fierté pour l’ensemble du travail accompli.
Très heureux d’échanger sur le sujet avec le principal acteur du projet, Patrick Vajda nous confie « Cette liste qui existe en réalité depuis 1994, on l’a maintenue et complétée en l’état mais, cette liste ne donnait droit à rien pour les arbitres de haut niveau ». Cette évolution du statut n’est pas une nouveauté, mais elle comprend des modifications qui marquent un changement pour plusieurs centaines d’arbitres : « Aujourd’hui il y a environ 500-600 noms sur cette liste, dans un futur proche elle augmentera légèrement afin d’y introduire les arbitres professionnels dont aujourd’hui certains ne figurent pas sur la liste à cause de critères devenus obsolètes. »
Les arbitres qui sont nommés « sportifs de haut niveau » vont avoir des droits et des devoirs calqués sur des droits de la liste des athlètes de haut niveau. Ils devront répondre à des exigences spécifiques correspondant aux nouveaux critères en cours d’étude. Selon les sports, l’arbitrage est différent et donc attribuer ce statut n’est pas évident. Il faut tenir compte des spécificités de chaque sport : « parfois, dans certains cas, la loi s’applique avec difficulté, les décrets d’application permettront l’obtention d’une unicité dans la diversité des situations. »
Ce statut prestigieux donnera lieu à la reconnaissance de plus de six cents arbitres. La cohérence des critères de nominations permettant l’accès à cette liste doit être revue pour permettre aux officiels d’y voir inscrit leur nom : « L’ancienne définition d’un arbitre ou d’un juge de Haut Niveau ne colle plus avec la réalité. Il nous faut tenir compte de l’évolution du nombre d’arbitres professionnels, de leur compétence, et surtout du temps nécessaire à l’entrainement et à la participation aux compétitions. »
La distinction d’être nommé va être étudiée prochainement pour y voir figurer l’ensemble des arbitres et juges de Haut Niveau en ce compris les professionnels des différents sports. Aujourd’hui, le statut d’athlète de haut niveau reposait sur des caractéristiques précises. Il faut par exemple passer plus de 6 jours à l’étranger sur une compétition internationale référencée. Or certains arbitres professionnels et internationaux ne pouvaient, pour des raisons d’emploi du temps, participer à ces épreuves hors de notre territoire. Est-ce raisonnable ? Ne faut-il pas modifier les critères ?
Des changements sont en cours et il faut permettre à tous les arbitres et juges professionnels de pouvoir bénéficier de ce statut. Il est soumis à des exigences qui ne sont pas adaptées à l’ensemble des sports, ce qui complexifie davantage son obtention . L’objectif est de rationaliser l’attribution du statut :
Peut-on dire qu’un arbitre qui ne voyage pas à l’étranger n’est pas un arbitre de haut niveau ? Je ne pense pas, nous nous devons de revoir cette définition pour éclaircir cette liste et permettre à nos représentants d’être dans cette liste. Les critères vont être revus. Le but, c’est d’avoir une définition qui englobe le haut niveau réel de l’arbitrage Français.
Patrick Vajda, Président de l’AFCAM
Nous tenons à remercier chaleureusement Patrick Vajda, Président de l’AFCAM, pour cet échange transparent.